Dans son homélie du 19 septembre 2025, Mgr Mario Paciello rappelle l’apparition de la Vierge Marie à La Salette en 1846 à Mélanie et Maximin, porteurs d’un message de conversion, de prière et de pénitence. Il retrace leur vie marquée par la souffrance, la foi et la fidélité à la « Belle Dame ». Mgr Paciello souligne que l’appel de Marie demeure actuel : cesser le péché, sanctifier le dimanche et prier pour les prêtres. Comme l’a rappelé saint Jean-Paul II, ce message est une invitation pressante à répondre à l’amour de Dieu et à œuvrer pour la paix et la conversion du monde.
HOMÉLIE DE Mgr MARIO PACIELLO
Église San Nicola -Altamura, 19 septembre 2025
Nous sommes ici aujourd’hui parce qu’il y a 179 ans, le 19 septembre 1846, une Belle Dame est apparue à Melanie et Maximin. Nous sommes également ici parce qu’il y a 107 ans, le 19 septembre 1918, saint Hannibal Maria di Francia transportait le corps de Melanie du cimetière d’Altamura à l’église des Soeurs du Divin Zèle. Et nous sommes dans cette église parce que la statue de la Belle Dame de La Salette, que nous vénérons, se trouve ici depuis 1872, et Melanie l’a certainement vue et vénérée à son arrivée à Altamura.
1 Que s’est-il passé à La Salette le 19 septembre 1846 ?
Deux jeunes bergers qui ne connaissaient que le dialecte de leur village, Corps, et ne comprenaient pas le français, gardaient huit vaches appartenant à d’autres propriétaires. Il s’appelait Maximin, elle Melanie. Maximin avait 10 ans et Melanie allait en avoir 15.
Maximin, orphelin à 17 mois, était un enfant vif, curieux et agité. Il aimait jouer, mais il était très généreux.
Melanie était la quatrième de dix enfants, aimée de son père, maçon, mais détestée par sa mère. Vers quinze heures, le 19 septembre 1846, une lumière plus brillante que le soleil attira leur attention. Au centre de la lumière se trouvait une belle dame ; elle était assise sur une fontaine asséchée car elle ne fournissait que l’eau de la fonte des neiges, le visage couvert de ses mains. Lorsque les enfants arrivèrent, elle se leva et les invita à s’approcher et à ne pas avoir peur. Elle est vêtue de blanc et porte un tablier jaune d’or, mais de lumière ; elle porte deux colliers autour du cou ; au plus petit est suspendu un Christ en croix. Sur le bras horizontal de la croix se trouvent un marteau et des tenailles.
2 La Belle Dame pleure, et ses larmes lumineuses coulent jusqu’à ses genoux.
A tous deux, elle donne un message à partager avec tous et, à l’un, puis à l’autre, elle révèle un secret qu’ils doivent garder jusqu’au temps fixé. Dans ce message, la Belle Dame dit que si les gens ne se convertissent pas, s’ils ne font pas pénitence, s’ils ne cessent pas de travailler le dimanche et s’ils continuent à blasphémer et à désobéir au Carême, son fils déchaînera sa puissance. Elle ajoute ensuite que les prêtres et les personnes consacrées doivent également se convertir, et que de grands maux menacent la France et l’Église, car le diable a obscurci l’intelligence. L’évêque de Grenoble, Monseigneur de Bruillard, après deux enquêtes approfondies, demanda aux enfants de ne révéler les secrets qu’au Pape. Pie IX, après les avoir lus, permit à l’évêque de reconnaître les apparitions. Le lendemain de l’apparition, la fontaine commença à couler et à guérir les malades. A la nouvelle de l’apparition, le clergé français fut divisé. Menaces, pièges, calomnies et tentatives de corruption par des offres d’argent commencèrent contre Mélanie et Maximin.
En 1852, le nouvel évêque, Monseigneur Ginouliac, fit expulser Maximin du séminaire ; il empêcha Mélanie, déjà novice chez les Soeurs de la Providence, de faire sa première profession; il l’envoya en exil en Angleterre, la forçant à devenir religieuse cloîtrée. Maximin mourut dans une extrême pauvreté et abandonné de tous, à l’âge de 39 ans, à Corps ; mais son coeur était à La Salette. Mélanie arriva à Marseille depuis l’Angleterre. Il est temps de révéler les secrets. L’évêque de Marseille la chasse de Marseille sous menace d’excommunication. Après deux ans de mission à Céphalonie, elle accepte l’invitation de Monseigneur Petagna de se rendre à Castellammare, où elle a passé 18 ans. Suite aux conseils de ses confesseurs, elle se rend à Galatina, où saint Hannibal Maria di Francia la rejoint et lui demande de se rendre à Messine pour relancer son Institut naissant.
3 Melanie arrive de France à Altamura le soir du 16 juin 1904.
Ce matin-là, elle assiste à la messe à la cathédrale, s’arrête pour prier, puis monte à l’évêché pour prendre un café avec lui. Le matin du 15 décembre 1904, après avoir forcé la porte, on la trouve allongée sur le sol, prête à être mise en bière. On disait qu’elle était morte en sainte. Lors de. ses funérailles, l’évêque Monseigneur Cecchini révéla au public qui était Melanie. Melanie et Maximin ne se contentèrent pas de transmettre messages et secrets ; ils répondirent par leur vie aux demandes de prière et de pénitence de la Belle Dame. Saint Hannibal raconte qu’un kilo de pain suffisait à Melanie pendant 15 jours, et qu’elle ne mangeait ni fruits ni sucreries. Elle allumait le poêle, mais sans montrer qu’elle ne cuisinait pas. Elle portait des instruments de pénitence sur elle et au lit, et se flagellait. Parfois, elle restait trois jours sans boire. A tout cela s’ajoutèrent les humiliations et les persécutions. Melanie offrit et endura toutes les souffrances physiques et morales, ainsi que les pénitences volontaires pour les prêtres, acceptant tout avec foi, obéissance et pardon. Pour Melanie, l’apparition ne fut pas le seul moment mystique de sa vie.
Dès l’âge de trois ans, chassée de la maison par sa mère lorsque son père était absent pour le travail, elle se réfugiait dans les bois près de la maison, et là, !’Enfant Jésus, « Le Petit Frère » lui apparaissait et la soignait. Dans la forêt, le Petit Frère lui a communiqué et lui a imprimé les stigmates. Melanie lisait dans les secrets des coeurs, elle a fait des prophéties. Les papes Pie IX, Léon XIII, Benoît XV et Paul VI ont cru aux apparitions de La Salette. Mais celui qui a officiellement reconnu l’apparition et accueilli les messages, c’est Saint Jean-Paul Il en 1996, à l’occasion du 150e anniversaire de l’apparition.
4 Le Pape a parlé de l’actualité du message et en a donné l’explication.
« Le message de l’apparition à La Salette n’a cessé de rayonner dans l’Église. La Vierge appelle aujourd’hui à la pénitence, à la persévérance dans la prière et particulièrement à la fidélité à la pratique dominicale. Les paroles de Marie à La Salette conservent une réelle actualité dans un monde qui souffre toujours des fléaux de la guerre et de la faim et de tant de malheurs qui sont les signes et souvent les conséquences du péché des hommes » (6 mai 1996).
La Vierge Marie n’est apparue qu’une seule fois à Mélanie et Maximin. Elle n’a révélé les messages et les secrets qu’une seule fois, mais elle a répété deux fois : « Mes enfants, transmettez bien le message à tout le peuple».
Le message est pour nous ; nous avons besoin de ce que la Vierge Marie a dit à Melanie et Maximin : le message est pour le monde d’aujourd’hui. Accueillons l’invitation pressante et douloureuse de la Vierge à toujours prier pour les prêtres, car ils doivent être saints, sinon ils ne sauveront pas le monde. Tout le mal qui existe dans le monde est l’oeuvre de nos mains. Mais Dieu nous aime et veut notre salut. Marie n’abandonne pas et, en tant que mère, elle fait tout pour que les hommes de tous les temps prennent enfin conscience qu’ils doivent répondre à l’amour de Dieu. La dévotion à Notre-Dame de La Salette n’est pas une pure dévotion personnelle, mais une réponse au message que Marie nous a envoyé ; cela signifie que nous voulons nous convertir et que nous nous engageons à prier pour les prêtres, pour l’Église et pour la paix dans le monde.
Texte original en italien traduit par un pèlerin.





